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INTRODUCTION
Comprendre les Eaux Usées
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La pollution des ressources d'eau par manque
de traitement - absent ou inadéquat - des eaux usées domestiques
et/ou industrielles est une des causes principales de maladies dans
le monde; proche de 3.5 millions de personnes, en majorité des enfants
de moins de 5 ans, meurent chaque années, 9000 personnes chaque
jour, de maladies comme la diarrhée, le choléra et le typhus - sans
compter les dégradation des écosystèmes recepteurs.
En parallèle à ces nombreux problèmes de santé publique,
nous savons que les eaux résiduelles non traitées contribuent aux
causes principales de dérèglements écologiques
à l'échelle de la planète, mort de mangroves,
déclin rapide des récifs coralliens, baisse de production d'oxygène,
mortalité de poissons, dégradation écologique générale des rivières
et des lacs - sans oublier l'augmentation préoccupante de la contamination
des nappes phréatiques souterraines et superficielles, sources naturelles
d'eau potable déjà limitées.
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Toutefois, la faute n'est pas à imputer à ce
que nous appelons "les eaux usées", mais à la façon dont nous gérons
certaines de ses éléments. Dans les eaux organiques originaires
d'habitations humaines par exemple, la matière fécale et l'urine
font parties des rares substances d'extrême importance écologique
créées naturellement; leurs richesses et productivités
potentielles sont telles que ces matières furent longtemps
prisées par les anciennes sociétés. Les excréments
en tant que tels (qui lorsqu'ils sont mélangés à de l'eau s'appellent
communément "eaux noires" ) sont très riches nutritivement: 5-7%
de nitrogène et 3-5% de phosphore, l'urine en étant elle
aussi fortement pourvue. Ces deux éléments ("matériaux")
font partie des nutriments les plus précieux qui soient, appelés
également dans le domaine de l'écologie "facteurs limitatifs"
dans la croissance des plantes, à cause de leur rareté et valeur
irremplaçable (ces nutriments constituent les principaux éléments
des engrais artificiels). Favorisant la vie pour les microbes et
les plantes, ces matières contribuent de façon importante
à la formation d'une terre organiquement riche et productive.
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Utilisée durant des siècles comme des engrais
puissants, l'urine et la matière fécale sont aujourd'hui
encore trop souvent traitées comme une pollution. Nous consommons par an par personne un minimum de 3,000 à 54,000 litres d'eau (avec une moyenne de 6,000 litres) simplement pour évacuer environ 700 kg de matière fécale et d'urine, gaspillant ainsi non
seulement une ressource précieuse mais favorisant aussi la prolifération
de pathogènes (organismes créateurs de maladies). Les eaux résiduelles
représentent surtout un problème lorsqu'elles sont libérées en grande
quantité ; une petite quantité générée par quelques personnes sur
un terrain n'ayant pas de nappe phréatique proche, se décomposera
et se biodégradera dans la nature sans occasionner une contamination
dangereuse. Toutefois, lorsque la population augmente, ces matières
normalement riches et porteuses de vie, deviennent nuisibles et
provoquent des maladies. La quantité croissante de ces eaux usées
excède la capacité naturelle d'absorption du milieu naturel, contaminant
les sources souterraines, les rivières, les bordures d'océans, créant
ainsi une pollution toxique qui cause une eutrophisation importante
des écosystèmes (accumulation de nutriments entraînant une croissance
accélérée de la végétation jusqu'à l'étouffement du milieu ambiant),
engendrant de graves problèmes écologiques.
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Bien que nous nous concentrons ici principalement
sur les eaux organiques, même pour des eaux industrielles,
tout doit se faire pour récupérer ces eaux et les
utiliser de façon productive, réintroduisant dans
le cycle biosphérique naturel de la Terre ses composantes
nutritives et favorables à la croissance de la vie.
La Construction de Zones Humides: une Méthode Alternative de Traitement
et de Recyclage
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Les Jardins d'Epuration des Eaux Usées Wastewater
Gardens® (WWG) appartiennent à
la famille des zones humides artificielles (ZHA) et sont techniquement
appellés au singulier "Zone humide articielle à
flux souterrain". Une unité de traitement WWG recrée les mêmes
conditions que celles des zones humides naturelles, appelées "Reins
de la Terre" en raison de leur forte capacité de filtration
et d'épuration à travers l'activité intense des plantes et des microbes.
Cependant, à la différence de nombreuses zones humides naturelles,
les jardins de traitement WWG appartiennent à la famille des bassins
à flux souterrain, ce qui signifie qu'à aucun moment, les eaux
résiduelles ne sont exposées à l'air libre, prévenant ainsi les
mauvaises odeurs, les moustiques ou le contact humain accidentel.
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C'est une variété de mécanismes naturels qui
traitent efficacement les effluents et épurent les eaux traversant
une zone humide, dans ce cas un jardin WWG. Ces mécanismes sont
principalement biologiques, chimiques et physiques. Parmi les facteurs
principaux d'épuration, nous trouvons des plantes capables de vivre
en terre saturée d'eau, avec une partie submergée et l'autre aérienne,
assimilant directement les aliments nutritifs (surtout le nitrogène
et le phosphore) ainsi que des métaux, et éliminant les matières
polluantes de l'eau en les incorporant à leurs tissu végétal. La
partie aérienne de la plante descend de l'oxygène jusqu'à ses racines,
ce qui fait également vivre de nombreux organismes; une sorte de
symbiose se crée par laquelle les plantes sont alimentées de façon
permanente, non seulement par les eaux résiduelles mais aussi par
les activités des microbes, qui à leur tour, ne peuvent respirer
qu'à travers l'oxygène générée par ces mêmes plantes.
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Outre leur capacité d'épuration, les zones humides,
riches en végétation et hébergeant de nombreuses espèces animales
vitales, sont un facteur essentiel pour la bonne santé de l'écosystème
de la terre. Les plantes sont notre troisième poumon, elles fabriquent
l'oxygène dont nous avons besoin pour respirer en métabolisant le
dioxyde de carbone que nous expirons. Les zones humides
sont littéralement créatrices de vie.
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